Une réponse sans ambiguïté !
En des temps de troubles et d’incertitudes déconcertantes, le puritain religieux comme le libertin le plus abject n’échappent pas aux angoisses des préoccupations existentielles. Des « Pourquoi » qui tournent en boucle jusqu’aux rengaines blasphématoires, tout concorde à remettre en question d’une part la véracité de la Bible et d’autre part l’existence de Dieu. Nous sommes habitués à de telles postures, surtout en ce moment où le Coronavirus défie le monde entier par ces proportions meurtrières. À l’instar de ce mème dans lequel on peut lire : « Pray as much as you like, only science will save us (Priez autant que vous voulez, seulement la science nous sauvera) », l’heure est à la sempiternelle et farouche reviviscence de la rivalité entre la science et la religion.
Cette idée fait écho à la position d’une figure- publique dont je me garderai de citer le nom- qui déclara et je paraphrase : « l’obtention imminente par la science d’un vaccin contre cette pandémie sera l’ultime preuve de sa supériorité sur les religions dites révélées. Le christianisme sera enfin démasqué, avec son livre accablé de fables racontant la vie d’un soit disant faiseur de miracle ayant légué son pouvoir à des disciples encore plus peureux de cette infection virale. »
Cette position m’a interpellé dans la mesure où la bible n’a jamais décrit un tableau somptueux de l’expérience humaine. Au contraire la perspective biblique est plutôt macabre et n’envisage aucune issue favorable à l’agissement des hommes. Ceux-ci sont condamnés à se fourvoyer quelle que soit la manière dont ils s’en prennent. Les infructueuses tentatives diplomatiques au moyens de prestigieux organismes nationaux et internationaux de pallier à la guerre, à la faim, à l’amélioration des conditions de vie et plus recensement au réchauffement climatique sont explicites d’un constat : le monde ne s’améliorera pas. Nimrod fut sans doute le premier à le comprendre, face à son échec dans la plaine au pays de Schinear, que l’homme en dehors de Dieu ne doit s’attendre qu’à la confusion.
Ainsi Dieu ne compte-t-il intervenir voire soulager des peines que l’homme dans sa rébellion et son hostilité s’est engendrées. Aussi, tous ceux qui souhaiteraient une quelconque intervention miraculeuse et divine face à la rage de ce virus, afin de changer leur vision du monde, n’ont sans doute lu aucune page des prophètes ou encore du livre de L’Apocalypse. Le pire est à venir et cela ne changera en rien le silence de Dieu qui « était sur son trône lors du déluge et qui de là règne éternellement. »
Science et religion: complices coupables !
Il est tout à fait plausible de se tourner vers la science en de pareille circonstance, car elle s’est vantée de beaucoup de choses jusqu’à être divinisée. Cependant la science comme la religion a été longtemps instrumentalisées entre les mains des élites pour servir leurs propres intérêts.
D’ailleurs, l’histoire témoigne de leur collaboration en plusieurs instances pour asseoir leur domination réciproque sur des hommes et des femmes en proie à leurs multiples supercheries les unes plus astucieuses que les autres. Elles ne diffèrent que dans leurs modes d’emploi mais leurs fins odieuses restent similaires.
De ce fait, tout ce qui reste et importe dans cette lutte apparente entre la science et la religion, c’est une spiritualité authentique ramenant le cœur des hommes au Père éternel, Créateur du Ciel et de la Terre, au moyen d’une réconciliation à travers son fils unique et médiateur Jésus Christ.
Celui-ci s’adressant à ses disciples les a prévenus : « Vous aurez des tribulations dans le monde… » (Jean 16 :33), une manière claire de les mettre en garde contre toute aspiration à une vie luxueuse comme veulent nous le faire croire les apôtres de l’évangile de la prospérité. En effet, la bible reconnaît que : « …le monde entier est sous la puissance du malin. » (1 Jean 5:19) Ce qui la prive de toute immunité contre des catastrophes naturels et surnaturels.
« Mais vous accablez toujours le diable de tous vos maux » est en autres l’une des favorites punch line des détracteurs de la bible, ce que nous leur concédons volontiers, car dans la perspective biblique il est écrit : « Malheur à la terre et à la mer ! car le diable est descendu vers vous, animé d’une grande colère, sachant qu’il a peu de temps. » Que ce passage soit interprété d’un point de vue eschatologique ou contemporain cela ne change rien au fait que la bible présente le diable comme « prince de ce monde » et ennemi de la race humaine. Nous lui avons cédé en Eden la domination qui nous avait été donné en écoutant sa voix, introduisant du même coup le péché dans le monde.
En effet, le péché n’est pas seulement un acte de désobéissance, il est aussi une affirmation d’autonomie. Déjà l’apôtre Paul s’inscrit dans ce même ordre d’idée lorsqu’il note :
« C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes … »
(Romains 1:26 a).
Le pécheur se prend en charge et ne doit s’attendre qu’aux conséquences de son choix. Aussi la bible présente-t-il l’homme déchue comme un condamné seul responsable de sa situation.
Par conséquent, en cas de détresse il ne devrait s’attendre à aucune intervention divine en sa faveur.
La bible et la souffrance humaine !
Les Saintes ecritures ont toujours été claires sur le constat de la souffrance humaine! Celle ci est le fruit d’une volonté de liberté exprimée à travers un choix de tenir Dieu à distance et de s’affirmer comme seul maître de son destin.
En dehors du plan de rédemption, l’homme est à nue devant le danger qui le guette du berceau à la tombe. Le chrétien de son côté, ne se soucie pas d’intercéder à tue-tête pour l’éradication des afflictions mondiales, elles sont inévitables et concourent au dessein de l’établissement définitif du royaume de Dieu, lequel fait l’objet de la prière du chrétien à chaque fois qu’il prononce le « Notre Père ». La seule garantie de celui qui croit et adhère au plan de la rédemption est sa couverture spéciale de la part de Dieu.
En effet, la bible rassure ceux qui se confient en L’Eternel en tout temps. Cette assurance va au-delà d’une simple croyance moralisante, car elle s’est toujours révélée à travers les âges, plus précisément en des temps où le peuple de Dieu était face à de pénibles circonstances.
L’épisode qui nous vient à l’esprit et qui est tout aussi révélateur d’un Dieu responsable est celui du jugement des Egyptiens à la libération du peuple d’Israël après 400 siècles de servitude. Moïse rapporte que pendant toute la durée des dix plaies qui ont frappé l’Egypte pour contraindre son Pharaon à laisser partir le peuple, aucun des enfants d’Israël ne fut affectée. Pourtant ils étaient là à Goshen au beau milieu d’un pays à genoux face à la toute puissante main de Dieu qui avisait sans équivoque : « … j’exercerai des jugements contre tous les dieux de l’Egypte. Je suis l’Eternel. » Alors que les égyptiens affrontaient cette calamité qui dépassait tout leur savoir, la maison d’Israël vaquait à ses activités en étant sous le couvert de la protection de Dieu. De sa sortie triomphante d’Egypte jusqu’à la terre promise, la bible relate comment l’Eternel marcha devant son peuple le conduisant de victoire en victoire même dans les moments les plus désespérés.
Dans le nouveau testament, Jésus pria le père en faveur de ses disciples en ces termes :
« Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal »
(Jean 17: 15).
Cette préservation renferme une double implication : d’une part, le Seigneur ne veux pas que nous soyons enclin à faire le mal et d’autre part il veut que nous en soyons protégés dans un monde où nous ne sommes que pèlerins. Ainsi le chrétien a-t-il la garantie de bénéficier d’une protection spéciale de la part de Dieu dans des moments comme celui-ci où la panique effraie et décourage. Le chrétien continuera de prier pour son être entier, mais aussi pour son environnement en toute connaissance des limites de son exercice qui n’influencera pas la souveraineté absolue de Dieu. Soyez en sûr, ce virus n’amènera pas la fin du monde comme Hollywood et consort nous le montre souvent dans leurs productions apocalyptiques.
Toutefois, il est évident que ce monde aura une fin, mais elle aura lieu au temps marqué par celui qui a fait les cieux et la terre. Celui-ci a fixé un jour pour juger le monde mais a aussi promis le salut à ceux qui ont cru et vécu selon la grâce communiquée en son Fils Jésus Christ.
Au regard de la peur que suscite cette pandémie, le Chrétien reste confiant et ne se sent pas plus près de la mort qu’il ne l’a été avant le coronavirus. Au contraire, il est convaincu que la bonté et la grâce divine qui lui a permis de vivre au jour le jour en dépit des nombreuses vicissitudes de l’existence, est toujours disponible et agissante. Le chrétien croit fermement que son Dieu a le pouvoir de freiner cette maladie, mais telle n’est plus sa responsabilité vis-à-vis d’un monde qui lui a tourné le dos. Il en résulte qu’il continuera pourtant à s’assurer que les siens soient gardés au jour du malheur comme son serviteur David l’a si bien exprimé : « Il te couvrira de ses plumes, Et tu trouveras un refuge sous ses ailes ; Sa fidélité est un bouclier et une cuirasse. Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, Ni la flèche qui vole de jour, Ni la peste qui marche dans les ténèbres, Ni la contagion qui frappe en plein midi. »
Frantz LOPPE
Misaf, Aout 2020