Le chrétien est un citoyen qui vit les mêmes réalités que le non chrétien, il subit aussi les mêmes effets de la mauvaise gouvernance quand c’est le cas dans son pays. Mais, a-t-il le droit d’agir ou d’intervenir pour que les choses changent ? Quelles sont les responsabilités du chrétien face à la crise actuelle en Haïti ?
Dans cet article j’énumère 4 actions que le chrétien peut entreprendre afin de participer dans le changement de sa communauté.
1- Prier (1 Thessaloniciens 5:17)
Le chrétien est exhorté à prier sans cesse, cela veut dire qu’il n’y a pas de circonstances favorables ou défavorables à la prière.
Nous devons prier et la bible nous demande de faire toutes sortes de prières.
Nous sommes d’accord que personne ne peut dire qu’un sujet de prière soit vain, ou qu’il n’en vaut pas la peine. Aussi, elle nous demande de prier pour nos dirigeants, pour notre communauté, pour notre famille et pour nous-mêmes.
Cependant, cela ne veut pas dire que nous devons nous livrer sans compréhension dans une campagne de prière pour des choses qui requièrent notre participation active.
C’est pourquoi nous ne prions jamais pour que le Saint-Esprit vienne mettre notre nourriture dans notre bouche, nous savons que nous avons nos mains et que nous devons nous en servir pour manger. Voilà pourquoi la prière à elle seule ne suffit pas.
Que devons-nous faire d’autre ?
2- Agir consciemment (Matthieu, 5:20)
La vie d’un chretien est censée être équilibrée.
Car, nous sommes guidés par un Esprit omnipotent. Face à la crise actuelle, à la dérive de notre société, le chrétien a une responsabilité qui dépasse sa vie de prière. Il doit agir avec conscience et avec lucidité.
Quelles actions entreprendre ?
En vérité, je ne crois pas avoir la réponse à toutes les questions.
Mais, une chose est certaine, c’est que nous devons au moins nous asseoir ensemble et nous poser la question : En tant que chrétien haitien de cette génération, quelle est notre responsabilité face à la crise de notre société ?
C’est probablement dans un contexte de crise que le psalmiste s’est posé la question : Quand les fondements sont renversés, le juste que ferait-il ? (Psaumes 11:3).
Chrétien Haitien de cette génération, posons encore cette question : Pourquoi nous ?
Pourquoi nous qui sommes là dans le monde en tant que lumière sommes confrontés à cette réalité ?
Il est évident que ce n’est pas un hasard si c’est notre génération qui affronte tout cela. Et si on se dit comme Mardochée l’a dit à Esther, qui sait si c’est pas un temps comme celui-ci que Dieu nous a placé dans cet espace géographique à une époque pareille ? (Esther 4: 14)
L’Eglise, (la communauté des croyants) pas celle qui est invisible et spirituelle, mais celle qui est physique et qui est composée d’hommes et de femmes capables d’etre sequestré, celle dont les proches peuvent se tuer à trouver des rançons pour leur libération.
Si vous êtes en Haïti dans cette génération, vous avez à vous demander pourquoi moi ? Pourquoi êtes-vous vivant aujourd’hui ?
3- Se placer au dessus de la mêlée (Matthieu, 5:13)
« Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? »
Voilà un aspect très important qui donnera de la valeur à nos actes. Notre bible ne cesse de nous demander d’être irréprochable, honnête et sain.
Comment l’Eglise pourrait-elle agir si ses membres se mêlent dans la foule en ayant les mêmes comportements répréhensibles que les autres ?
Soyons des lumières et mettons-nous au-dessus de la mêlée.
Cela peut vouloir dire que nos prises de positions ne peuvent être guidées par des motifs mesquins afin de satisfaire nos propres désirs. L’eglise n’est pas un parti politique, et ne peut faire partie d’aucun parti. Quand les politiques viennent frapper à nos portes que ce soit pour demander secours en admettant que nous avons l’esprit supérieur pour les guider.
Mais, ce ne doit pas être dans un but partisan. Quand l’église parle que ce soit dans le but de proclamer une parole sensée, guidée par notre boussole, la bible.
C’est pourquoi l’Eglise doit parler en tout temps et non pas à des occasions qui lui offrent une visibilité mesquine.
Elle doit continuer à parler contre l’immoralité, contre l’insécurité, contre les abus de pouvoir, contre la corruption et contre tout ce qui est dénonçable et qui va à l’encontre de la morale et du bien commun.
4- Montrez la différence (Matthieu, 5:14)
« Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée »
Si tout ce que je viens d’écrire est important dans le cadre d’une action collective, alors il est encore plus important dans le cadre d’une action restreinte.
Cela veut dire, qu’avant d’aller claironner haut et fort sur nos chars dans les rues, nous devons être capables de mettre de l’ordre chez nous.
La méchanceté doit quitter nos églises avant de quitter la société. Nous devons être moraux pour lutter contre l’immoralité.
Voilà pourquoi nous devons soigner nos blessures avant de porter secours aux autres.
La première responsabilité de l’église locale haïtienne est d’être un modèle pour la société.
Nos pasteurs doivent être des modèles pour nos sénateurs et pour notre président, au point que nous pouvons dire : Messieurs les chefs de l’État, prenez l’exemple de nos dirigeants d’Eglise. Regardez comme ils dirigent avec droiture et faites comme eux.
Hm ! Je rêve de pouvoir prêcher ainsi, comme l’apôtre Paul lui-même le fait en disant, imitez-moi (2 Thessaloniciens 3: 7)
Messieurs les frères, peut-on faire comme vous ? Les chefs de mission, Êtes-vous des modèles à imiter ? Le monde ne connaît pas Jésus, c’est nous qui le représentons comme des ambassadeurs (2 Corinthiens 5:20).
Voilà comment nous arriverons à impacter cette société, quand nous serons de vrais modèles.
En cette période d’incertitude, de peur, l’Eglise en tant que communauté locale a son mot à dire, elle a plus qu’un mot à dire, mais elle a un ensemble d’actions à poser. Et, plus encore, elle a une façon qu’elle doit-être. Voilà comment nous arriverons à influencer et impacter cette société.
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